Un magnifique lundi du mois de mai, départ pour une belle course d’aviron sur la Saône et le Rhône. Conditions de vent un peu fraîches, et une armada de bateaux sur l’eau. L’équipage se lance, plein d’entrain et heureux de faire glisser le bateau en cadence sur les flots un peu agités par le courant, le vent et les nombreuses embarcations à moteur « réel » qui concurrencent les moteurs « humains » que sont les rameurs.ses.
Après quelque 10 kilomètres de navigation, nous voilà au confluent des deux fleuves, il ne reste qu’à remonter le Rhône et à revenir en sens inverse !
Ya plus qu’à…sauf que dans l’euphorie le bateau accélère et se trouve coincé derrière un esquif qui lambine un peu. Pas de problème il suffit de rentrer les rames pour éviter de toucher le voisin, une manœuvre habituelle en temps normal. Mais pas forcément sur un fleuve un peu capricieux avec un bateau un peu moins équilibré que d’habitude, qui d’un petit coup de rein balance son équipage à la flotte.
Passé les premières secondes de surprise, chacun.e se reprend et l’équipage s’apprête à ramener le bateau au bord, le sortir de l’eau, vider l’eau et remonter dessus pour reprendre la course. Tout simple en fait !
C’était sans compter sur la joie de l’équipe de sauvetage à cette diversion bienvenue dans la journée ! ils prennent le bateau en remorque, tout va bien je m’apprête à nager les quelque 10 mètres qui nous séparent de la rive, quand un des deux sauveteurs insiste pour absolument me hisser sur le canot afin de m’éviter 3 minutes de nage. J’ai beau dire que tout va bien et que je sais nager, et que ce qui m’aiderait est juste qu’il s’occupe du bateau et qu’il me suive jusqu’au bord, il insiste tant et si bien que de guerre lasse je lui tends la main. Plein d’enthousiasme il m’attrape, me hisse….et me laisse lourdement tomber sur le bord du bateau…(eh oui, le poids d’une rameuse de constitution robuste + des habits mouillés + les mains qui glissent c’est la combinaison perdante à tous les coups). Résultat : un cartilage intercostal bien abîmé et une côte fêlée. Ça fait mal (beaucoup) longtemps…La morale de l’histoire ? si une personne tombe à l’eau, au propre ou au figuré, qu’elle sait nager et qu’elle vous demande juste de la suivre et de ramener son bateau…évitez de lui imposer une aide pleine de bonne volonté mais si maladroite qu’elle finit par empirer les choses !